La première
fois que j'ai vu les dessins de Dupuy-Berberian, c'était
dans un agenda Central Union. J'ai
tout de suite imaginé que ces élégantes silhouettes
à la taille prise et aux proportions exagérément
étirées, pimentées par un grain d'humour pas
complètement tendre
J'ai imaginé que ces silhouettes,
donc, étaient l'uvre d'une sorte de dandy incroyable,
quelque chose comme : son altesse sérénissime Louis
Edouard de Dupuy-Berberian.
J'en rêvais un peu, de ce jeune aristocrate, ironique et solitaire.
On est toujours un peu amoureux des gens qu'on admire
Un jour, j'ai rencontré Charles Berberian chez François
Avril et, quelques semaines plus tard, Philippe Dupuy dans le même
fauteuil.
Je suis tombée de haut.
Mais ça ne m'a pas fait mal du tout, du tout.
Non seulement mon "aristocrate" était deux, mais
avec ça compliqué comme vous et moi, drôle,
imprévisible, gentil, pas content
C'est grâce à Henriette que j'ai pu affiner un peu
le portrait. Le trait élégant, oui, mais surtout,
fidèle à son sujet. L'humour, oui, décidément
pas sans acidité. Et puis aussi, une espèce de finesse,
de chaleur, un truc pas du tout Louis Edouard et que j'ai beaucoup
de mal à décrire.
J'ai découvert Petit Peintre un peu plus tard et avec une
grande jubilation : je tenais enfin le fils naturel d'Henriette
et de Louis Edouard.
Comme quoi, je ne renonce pas facilement à mes préjugés.
A mes rêves non plus... C'est pas pour me faire de la pub,
mais vous avez vu ? j'ai réussi à coller mon nom à
côté du leur sur un livre.
Avec Monsieur Jean, Charles et Philippe dessinent des histoires
qui leurs ressemblent. Ça m'arrange d'autant plus, que comme
je fais un peu partie de leur vie, je risque bien de finir par avoir
un rôle.